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Ces masques antipoussière sont-ils fiables pour les soins aux patients COVID-19 ?

Placé le 06.04.2020.

Les masques antipoussière font partie de la classe 3, soit la classe supérieure qui comprend les EPI protégeant des risques sanitaires les plus élevés (entraînant des dommages irréversibles voire la mort). Ils doivent donc bien être fiables si vous souhaitez les utiliser contre les risques biologiques tels que le nouveau coronavirus.

Mais comment être certain qu’un masque antipoussière est suffisamment sûr ? À quels tests a-t-il été soumis et en quoi ces tests consistent-ils précisément ?

Cet article porte exclusivement sur les masques coqués, les masques pliables ou les masques bec de canard ayant pour but de protéger les personnes lorsqu’elles respirent de l’air contaminé.

Les informations ci-dessous ne s’appliquent pas aux masques chirurgicaux, également appelés masques médicaux ou masques buccaux. Ces masques sont en effet destinés à ne pas contaminer le patient durant les procédures médicales, mais sont moins efficaces pour la filtration de l’air inhalé. Ils ne peuvent donc être utilisés pour soigner les patients COVID-19.

Un assouplissement de la législation

L’Europe tolère un assouplissement temporaire - EU 2020/403 - permettant l'introduction, temporaire et sous certaines conditions strictes, de produits non certifiés UE sur le marché, notamment pour le secteur des soins de santé.

Ces conditions strictes stipulent notamment que les produits doivent répondre à l'une des certifications spécifiques citées (normes chinoises, américaines...).

Les différents masques

Masques antipoussière européens FFP2 et FFP3

 

Quand un masque est testé selon la norme européenne EN149, tant la perméabilité du matériel de filtration que les fuites vers l'intérieur (en ce compris les fuites via les bords du masque) sont testées. 

Vous trouverez dans cet article de plus amples informations au sujet de cette norme et des différents tests qu’elle prévoit.

Masques antipoussière américains : N95

 

Le 95 de N95 indique qu’au moins 95% des microparticules de la taille de 0,3 micron sont filtrées.

La principale différence avec un masque antipoussière européen est que le masque N95 n'est pas soumis au test de fuite vers l'intérieur. Seule la perméabilité du matériau filtrant est déterminée.

La perméabilité de ces matériaux est donc au moins aussi bonne que celle des masques FFP testés en Europe. Les critères indiquent toutefois que le masque doit bien épouser le visage, notamment grâce à un pince-nez, mais le règlement 42 CFR 84 ne précise pas quels sont les tests en la matière.

Masques antipoussière chinois KN95

 

Pour les masques KN95, un test de fuite vers l'intérieur est également effectué.

Pour le test de perméabilité du matériau filtrant, une solution saline avec des particules de tailles différentes est également utilisée, mais le diamètre moyen est beaucoup plus petit qu'en Europe (0,075 micron).

La perméabilité aux plus grosses particules (moyennes à grandes) n'est donc pas connue.

Masques avec une autre certification

 

Pour ce qui concerne les masques certifiés selon une autre législation (p. ex. le droit mexicain), nous ne disposons pas d'informations ou, du moins, pas d'informations suffisantes pour nous prononcer.

Les tests utilisés

 

Les deux tests sont effectués au moyen d’une brumisation de solution saline en veillant à la répartition de la taille des particules et à la concentration des particules dans l’air.

C’est important, car, en fonction de leur taille, les particules sont plus faciles ou plus difficiles à capturer. Il ne s’agit pas ici du principe du tamis (bien pour ce qui est de la difficulté à respirer, mais pas pour ce qui est de la filtration).

  • Les petites particules sont précisément plus faciles à filtrer étant donné qu’elles virevoltent et rebondissent dans le flux d’air et entrent, par conséquent, très facilement en contact avec le filtre, même si le flux d’air est dévié.
  • Les grosses particules sont également relativement faciles à filtrer : étant donné leur lente progression, elles poursuivent leur course tout droit, tandis que le flux d’air est dévié contre le masque.
  • Les particules de taille moyenne sont les plus difficiles à capter.

Pour les tests de fuites vers l’intérieur menés en Europe, ces trois types de particules sont utilisés.

Pour ce qui est des tests chinois de fuites vers l'intérieur, aucune donnée n’est disponible à ce sujet.

En pratique: Les tests face fit

Le but du test face fit est de déterminer quels sont le modèle et la taille optimaux d'un masque certifié pour le porteur.

Pour ce faire, on utilise de l’air ambiant (quelle que soit sa composition) sans créer un certain flux d’air.

Le nombre de particules (taille et calibre inconnus) dans l’air est mesuré et comparé au nombre de particules pouvant pénétrer dans le masque.

La répartition des particules selon leur taille et la vitesse du flux d’air n’entrent pas en ligne de compte dans le cadre de ce test, car ces paramètres ont déjà fait l’objet de tests lors de la certification.

Compte tenu de cela, le test d’ajustement au visage ne peut donc se substituer à la certification.

Conclusion : un test Face Fit est nécessaire pour vérifier qu'un masque épouse parfaitement la forme ou la taille du visage du porteur, mais ne peut jamais remplacer la certification.