Travailler en hauteur comporte beaucoup de risques. Dans un lieu de travail où les personnes sont susceptibles de tomber, on a besoin d'une protection supplémentaire : la protection antichute.
Bien sûr, la meilleure solution est de prévenir les chutes autant que possible. Une analyse minutieuse des risques permet de réduire le risque de chute et de rendre l'environnement plus sûr pour vos collègues.
Pour cela, on peut utiliser, par exemple, un bon échafaudage ou travailler sur une surface solide. Ou placer une barrière autour de l’emplacement de travail. Une solution de ce type est appropriée, par exemple, comme dispositif antichute sur un toit.
Ces mesures collectives visant à accroître la sécurité des travailleurs appartiennent à la catégorie des protections permanentes contre les chutes. Elles permettent à chaque travailleur de travailler en toute sécurité sans aucune autre mesure.
Cependant, dans certaines situations de travail, les mesures collectives ne sont pas suffisantes ou elles ne sont tout simplement pas possibles. Que faut-il faire dans ces situations ?
Protection antichute individuelle
Dans certaines conditions de travail, les mesures collectives n'offrent pas une protection suffisante. Ou il n'est pas possible d’installer des protections collectives. Il n'est pas possible d'installer une barrière partout par exemple (pour des raisons de construction).
Dans ce cas, la protection antichute individuelle est la solution à adopter pour rendre le travail en hauteur plus sûr.
Quand une protection antichute est-elle obligatoire ?
La protection antichute est obligatoire pour les travaux effectués à partir d’une hauteur de 2 mètres. Aux Pays-Bas, elle est obligatoire à partir de 2,5 mètres et, en France, la protection antichute est exigée lorsqu'il y a un risque de chute sans autre explication.
Mais si le risque de chute est plus élevé, il peut aussi être nécessaire d’utiliser une protection antichute à une hauteur inférieure. Il s'agit, par exemple, de travaux réalisés sur ou à proximité des voies de circulation ou au-dessus de l'eau.
Quatre composants essentiels de la protection antichute
Selon les conditions de travail et l'environnement de travail, il existe différents types de protection antichute. Mais quel que soit le type de protection, il y a 4 composants qui sont indispensables dans le système de protection antichute. À savoir :
- Les points d'ancrage
- Le harnais antichute et le positionnement
- Les connecteurs, tels que les dispositifs antichute et les lignes de sécurité, pour fixer un harnais antichute à un point d'ancrage
- Les équipements de sauvetage en hauteur ou d’accès à des espaces confinés
Points d'ancrage
Les points d'ancrage peuvent être utilisés de différentes façons. Il y a :
- des points d’ancrage fixes qui sont reliés à une structure ou à un bâtiment.
- des points d'ancrage qui font partie d'un système installé conçu pour la protection antichute.
- des points d'ancrage mobiles : ces sont des points d’ancrage temporaires et mobiles, que l’on peut éventuellement fixer à une structure ou à un bâtiment.
Les 5 types de points d'ancrage
Un point d’ancrage de type A consiste en un ou plusieurs points d'ancrage fixes qui nécessitent un ancrage structurel pour être fixés à une structure, par exemple à un mur. Ce sont les points d'ancrage fixes.
Un point d’ancrage de type B consiste en un ou plusieurs points d'ancrage fixes qui ne sont pas fixés à un ancrage structurel (trépied ou système davit). Ce sont les points d'ancrage mobiles.
Les points d’ancrage de type C sont des lignes d'ancrage flexibles fixées à des ancrages d'extrémité auxquels on peut fixer le harnais antichute à l'aide d'un connecteur ou d'un mousqueton. Il peut s'agir, par exemple, de câbles ou de cordes (sangles).
Les points d’ancrage de type D sont des lignes d'ancrage rigides qui sont fixées aux ancrages d'extrémité. La protection antichute est reliée au point d’ancrage à l'aide d'un connecteur ou d'un mousqueton. Les systèmes de rails et les tuyaux sont des exemples de ce type de protection antichute.
Les points d’ancrage de type E sont des ancrages poids mort. Avec les points d’ancrage de ce type, vous pouvez placer des points d'ancrage indépendants sur un toit. On suspend des poids à ces points d'ancrage pour s’assurer que l'ancrage ne bouge pas.
Attention ! Les ancrages structurels sont fixés de façon permanente dans la structure d'un bâtiment. Ils ne relèvent pas du champ d’application de la directive sur les EPI.
Bien entendu, ils ne peuvent pas se détacher accidentellement. Les connecteurs doivent également pouvoir tourner librement dans l'ancrage.
Choix du point d'ancrage
Il est extrêmement important que vous choisissiez le point d'ancrage approprié et l’emplacement adéquat pour chaque situation de travail dangereuse. L’emplacement du point d’ancrage détermine, en effet, le facteur de chute.
Le facteur de chute est le rapport entre la hauteur à laquelle une personne se trouve et la longueur de la ligne qui absorbe la chute. Il y a trois facteurs de chute : 0, 1 ou 2. Les illustrations ci-dessous montrent les différences entre les facteurs de chute.
Pour calculer l'emplacement de l'ancrage, un certain nombre d’éléments doivent être pris en compte : la longueur de la ligne de vie et la déchirure de l'amortisseur de la ligne de vie, la taille de l’utilisateur de la protection antichute et l’espace libre obligatoire.
Connecteurs : pour fixer le harnais
Le harnais antichute doit toujours être fixé solidement et de manière sécuritaire. Sinon, des accidents pourraient encore se produire !
Le harnais antichute doit être fixé au point d'ancrage à l'aide de lignes de sécurité spéciales et/ou de dispositifs antichute. Ces éléments sont appelés des connecteurs.
La fonction la plus importante de la liaison entre un point d'ancrage et un harnais antichute consiste à absorber une éventuelle chute et, ce faisant, à la ralentir. Les forces libérées sur le corps seront alors inférieures à 6 kN.
Sans cet amortissement, les forces libérées sur le corps peuvent atteindre plus de 18 kN. Cela équivaut à environ deux tonnes.
Lignes de sécurité
Les lignes de sécurité ont plusieurs fonctions dans le cadre des chutes accidentelles (et de leur prévention). Elles sont adaptées à la protection antichute, à la délimitation de zone, au positionnement et au sauvetage.
Une protection antichute doit toujours comporter un amortisseur. La longueur de votre ligne de vie ne doit jamais dépasser 2 mètres. La longueur totale de la ligne détermine également le choix de votre point d'ancrage.
Enrouleurs
Le fonctionnement des dispositifs antichute ou des enrouleurs peut être comparé à celui d'une ceinture de sécurité dans les voitures. Une ceinture de sécurité de voiture se rétracte et se bloque automatiquement après une courte distance de freinage, en cas d’accélération importante et soudaine.
En cas de chute, l'enrouleur produit le même effet avec la ligne.
Contrairement aux lignes de vie, les enrouleurs nécessitent moins d'espace libre sous le point de suspension. Cela est dû au fait que les blocs des dispositifs antichute arrêtent la chute presque immédiatement.
Travailler à l’horizontale
L’inconvénient des dispositifs antichute est qu'ils sont souvent utilisés à l'horizontale, c'est-à-dire à un angle supérieur à 30°. Mais ce n'est pas correct et c'est même dangereux ! De cette façon, vous créez un effet de pendule. Et vous pouvez encore vous heurter à des structures.
Par conséquent, sur les toits plats ou légèrement inclinés, veillez à utiliser un dispositif antichute qui convient vraiment à une utilisation horizontale. L'effet de pendule ne peut pas être complètement évité ici. Cependant, ces blocs sont équipés d’un câble qui est plus résistant à l'abrasion sur les bords des structures horizontales. Cela permet d'éviter l'usure et la détérioration des câbles, avec toutes les conséquences que cela comporte.
Lignes verticales avec une pince
Pour des applications verticales, telles qu'une protection temporaire de voie d'ascension, il est possible de se protéger en utilisant une ligne de sécurité avec un bloqueur de ligne.
Cette pince serre la corde en cas de chute éventuelle. De cette façon, elle arrête la chute après une distance de freinage. L'avantage de ce type de protection est que l’on peut facilement se détacher quand on se trouve sur le lieu de travail. Dans le cas des enrouleurs, c'est plus difficile. Le câble ou la sangle retourne dans le boîtier dès que vous l'avez détaché(e) du harnais.
Harnais antichute
Il existe 3 types de harnais antichute :
Seuls les harnais de sécurité avec sangles aux jambes et aux épaules sont appropriés pour amortir une chute. N'utilisez en aucun cas uniquement une ceinture lombaire ou abdominale comme protection antichute.
- les harnais antichute standards
- les harnais de positionnement
- les harnais de suspension
Les harnais antichute standards
On utilise un harnais antichute standard pour amortir une chute. Ce type de harnais présente un point d'ancrage sur la poitrine et/ou sur le dos pour relier une ligne de sécurité ou un bloqueur antichute à un point d'ancrage.
Les harnais antichute de qualité supérieure ont un certain nombre de caractéristiques que les harnais de base n'ont pas. Par exemple, ils ont un renfort supplémentaire sur les épaules, sont plus faciles à enfiler ou sont équipés de sangles de suspension anti-traumatisme supplémentaires.
Harnais de positionnement
Un harnais de positionnement ne peut être utilisé que pour le positionnement et la délimitation de zone. Ce type de harnais ne peut pas être utilisé pour amortir une chute !
Ce harnais a des points d'ancrage sur le dos et/ou la poitrine et 2 anneaux en D pour une ceinture de positionnement. Ces anneaux en D ne sont pas destinés à fixer une ligne de sécurité ou un dispositif antichute ou à relier le harnais à un point d'ancrage.
Utilisez le harnais en combinaison avec une ligne de positionnement pour travailler les mains libres.
Harnais de suspension
Ce type de harnais comporte un point d'ancrage sur la poitrine et sur le dos, une ceinture de positionnement et un anneau en D à hauteur du nombril. Il vous permet de descendre en toute sécurité sur un treuil ou une corde et de travailler en position assise.
On reconnaît souvent un harnais avec assise à ses sangles pour les jambes droites.
Cette vidéo montre les différences entre les harnais antichute, les harnais avec assise et les harnais de positionnement :
Sauvetage et descente
Le quatrième composant d’un système de protection antichute efficace, ce sont les systèmes de sauvetage et les dispositifs permettant d’effectuer une descente en toute sécurité. Avec ces dispositifs, on pourra faire descendre la victime pour la mettre en sécurité. On peut également utiliser les dispositifs de ce type pour entrer dans un espace confiné.
Chaque seconde compte. L’opération de sauvetage après une chute, qu’il s’agisse de vous-même ou d’un de vos collègues, est cruciale, notamment pour prévenir les traumatismes liés à la suspension du harnais.
Les dispositifs les plus couramment utilisés pour le sauvetage et/ou la descente sont :
- les dispositifs de descente
- les trépieds ou systèmes de levage davit
Dispositifs de descente
Ces dispositifs vous permettent de descendre de façon contrôlée. Mais vous ne pouvez pas toujours les utiliser comme moyens de sauvetage pour vous-même ou vos collègues. Cela dépend du modèle.
Avec certains modèles, vous pouvez remonter la victime pendant un sauvetage assisté, retirer le harnais antichute et poser la personne en toute sécurité sur le sol.
Certains modèles permettent de soulever la victime lors d'un sauvetage assisté, de déconnecter le harnais antichute, puis de redescendre ou de récupérer la victime.
Les appareils de sauvetage avec ou sans roue sont des exemples d'appareils de descente.
Trépieds ou systèmes de levage davit
Il existe différents scénarios où vous pouvez utiliser des trépieds ou des systèmes de levage davit. Ces dispositifs sont principalement destinés à être utilisés pour la descente dans des espaces confinés et pour assurer ensuite la remontée vers le haut.
Pour assurer une descente en toute sécurité, vous devez combiner des trépieds ou des systèmes davit avec un treuil ou un enrouleur antichute. Si vous optez pour un enrouleur avec treuil, vous n'avez même plus besoin d'accéder à l’espace et vous évitez tout risque. Vous montez cet enrouleur sur le trépied ou le système davit.
La différence entre un système davit et un trépied
Un système davit a quelques avantages importants par rapport à un trépied :
- la surface nécessaire peut être plus réduite.
- Différents emplacements sont possibles grâce à différents pieds et 1 système davit.
- Il existe de nombreuses combinaisons possibles.
Conclusion : soyez toujours attentifs !
Une protection antichute n'est pas l'autre. Il existe de nombreuses conditions de travail et de nombreux scénarios différents, qui exigent tous une protection antichute spécifique.
Lors de l'achat, vous devez non seulement tenir compte du matériau le plus approprié pour les travailleurs de votre entreprise. Vous devez également vous assurer de toujours combiner les bons produits pour offrir la meilleure protection possible.
Les EPI sont très importants, mais leur utilisation et leur entretien sont tout aussi importants. Vous pourrez ainsi les utiliser plus longtemps et cela vous aidera à prévenir les accidents. Pour que tout le monde puisse rentrer chez soi le soir en toute sécurité et en bonne santé !
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