Les vêtements de protection contre l'arc électrique font l'objet d'exigences élevées pour ce qui est des matériaux utilisés pour l'isolement à la chaleur et de leur réaction en cas d'éventuel contact avec la flamme.
Et c'est une bonne chose, car les conséquences d'un arc électrique sont imprévisibles. Ce type de vêtement relève de la catégorie III : risques impliquant des conséquences irréversibles.
Nombre d'entre nous ont d'ores et déjà bien compris qu'il était nécessaire que le vêtement de protection réponde à la norme adéquate.
Mais quels sont les autres éléments à prendre en compte ?
Nous vous prodiguons 5 conseils vous permettant de composer en toute sérénité le kit adéquat de vêtements de protection contre les arcs électriques pour vos collaborateurs.
Tout d'abord un rappel : la norme IEC 61482 pour les arcs électriques.
Les vêtements de protection vous préservant des risques thermiques d'un arc électrique doivent répondre à la norme EN IEC 61482.
Elle prévoit deux méthodes distinctes pour mesurer la résistance aux arcs électriques d'un vêtement.
- Test Box
- Test Open Arc
Test Box
Dans le cadre du test Box, le chiffon (morceau de tissu) est exposé à un arc électrique d’une puissance de 4 kA ou 7 kA, lors duquel la transmission de chaleur ne doit pas entraîner de brûlures au second degré.
Le test est ensuite répété sur un vêtement. Ce vêtement doit rester fonctionnel. Les coutures ne peuvent pas craquer, les fermetures à glissière doivent encore fonctionner...
Si les deux résultats sont positifs, le vêtement peut être marqué d'une classe 1 (4 kA) ou d'une classe 2 (7 kA).
Test Open Arc
Pour le test Open Arc, le vêtement est exposé à une quantité connue d'énergie (chaleur). Après quoi, on vérifie la quantité d'énergie ayant traversé le tissu.
La valeur qui en est déduite correspond à la valeur ATPV (Arc Thermal Performance Value), soit la valeur calorique. Cela correspond à la valeur énergétique (chaleur) à laquelle le risque de brûlure au deuxième degré en cas d'exposition à un arc électrique est de 50 %. Plus cette valeur est élevée, plus l'énergie incidente est élevée et donc plus la protection est élevée.
Ces précisions concernant la norme étant faites, passons à présent aux conseils qui vous aideront à sélectionner les meilleurs vêtements de protection contre l'arc électrique.
Conseil 1 : Travailler par couches
Lors du choix d'équipements de protection contre l'arc électrique, il est logique de considérer chaque couche distincte. D'une part, parce que vos équipements de protection contre l'arc électrique ne peuvent en aucun cas être composés de matériaux en fibres susceptibles de fondre. D'autre part, parce que chaque couche peut contribuer à la protection globale.
En optant délibérément pour des couches distinctes dont vous connaissez la protection, votre couche extérieure peut être plus légère et, par conséquent, plus confortable. Optez donc pour des couches de base et intermédiaires également résistantes aux arcs électriques. Qu'il s'agisse de chemises, de polos et même de sous-vêtements.
La chaleur extrême engendrée par l'arc électrique peut même faire fondre les vêtements de travail sous-jacents (polyester, polypropylène...). Les vêtements de travail susceptibles de fondre ne sont jamais un bon choix. Ils brûlent dans la peau et peuvent occasionner de graves brûlures à ceux qui les portent.
En associant différentes couches protectrices, vous obtenez une protection optimale, avec un maximum de confort.
Les valeurs ATPV des différentes couches peuvent être additionnées, mais dans la pratique, le degré de protection se situera au-delà du total des valeurs cumulées.
Cela s'explique par les couches d'air se trouvant entre les différentes couches de vêtements. L'air apporte une certaine isolation et offre donc un supplément de protection thermique.
Par exemple :
Ce polo Sioen de 7,4 cal/cm² associé à une veste de protection contre l'arc électrique de 15,2 cal/cm² n'offre pas une protection de 22,6 cal/cm², mais il ressort d'un test mené sur l'ensemble de cette combinaison qu'on atteint une valeur de 44,8 cal/cm².
Soit pas moins du double !
Le fabricant peut faire tester une combinaison de couches par un bureau de test indépendant.
Vous pouvez en outre compléter vos vêtements de protection contre les arcs électriques avec des accessoires, notamment des cagoules, des protège-nuque voire même des cache-oreille.
Conseil 2 : Traité ou intrinsèquement retardateur de flamme ?
Quand on sait qu'un arc électrique peut vous exposer à des températures allant jusqu'à 20 000°C, autant savoir quel vêtement vous achetez.
Parmi les vêtements de protection contre l'arc électrique, deux gammes se distinguent : les vêtements traités pour retarder les flammes et les vêtements intrinsèquement retardateurs de flamme.
Les matériaux traités se composent de fibres qui ne sont pas de nature à retarder les flammes. Pendant le processus de production, elles sont traitées avec des produits chimiques et on leur confère des propriétés retardant les flammes. Les marques les plus connues sont Proban ou Pyrovatex.
Quand ces vêtements sont entretenus comme il se doit, leur durée de vie est prolongée, mais ce traitement spécifique peut également être altéré si les consignes de lavage ne sont pas respectées, ce qui annule leur protection.
Les fibres intrinsèquement retardatrices de flammes, comme le modacryl ou Nomex (Dupont), sont naturellement retardatrices de flammes et ne font l'objet d'aucun traitement.
Par conséquent, elles ne perdent pas leurs propriétés de retardement des flammes, même après une utilisation prolongée et intensive.
Usure
Si l'usure est faible, il est préférable d'acheter des vêtements intrinsèquement retardateurs de flamme. La durée de vie de ces vêtements sera ainsi plus longue.
Ils sont certes plus chers à l'achat, mais plus rentables à long terme. Les vêtements dont le niveau d'usure est faible sont parfaits pour les opérateurs, notamment.
Pour ce qui concerne les vêtements dont le degré d'usure est élevé, c'est une autre histoire. Dans ce cas précis, le vêtement est souvent usé bien avant que le traitement retardateur de flamme soit altéré par le lavage.
Les métiers de soudeur et d'aiguiseur constituent de bons exemples de professions pour lesquelles l'usure est conséquente.
Prix et durée de vie
Le choix entre le matériel intrinsèquement retardateur de flamme et le matériel traité comporte une différence significative en termes de prix, mais aussi de durée de vie. Chaque matière première a ses avantages et ses inconvénients.
Pour les matériaux intrinsèquement retardateurs de flamme dont la durée de vie est prolongée, vous paierez forcément un prix plus élevé. Les matériaux traités, certes moins onéreux, n'offrent qu'une durée de vie restreinte.
Conseil 3 : Retardateur de flamme ≠ protection contre l'arc électrique
Vous pensez que vos vêtements de protection contre l'art électrique protègent tout autant que n'importe quel type de vêtement retardateur de flamme ? Ce n'est pas vrai.
Les vêtements arc flash vont un peu plus loin et leur niveau de protection est plus élevé. Ils sont conçus pour protéger contre le feu, mais également contre une énorme quantité d'énergie thermique.
La notion « retardateur de flamme » fait surtout référence au caractère auto-extinguible du matériau. Pour une protection contre l'arc électrique, il faut en outre une isolation élevée contre le développement de chaleur extrême lié à l'arc électrique.
Regardez si votre vêtement est conforme à la bonne norme.
Conseil 4 : Mono ou double couche
Certains vêtements de protection contre l'arc électrique se composent de deux couches à l'avant et d'une couche à l'arrière.
La masse plus élevée d'un tissu double couche offre une meilleure protection qu'une monocouche.
Le dos reste généralement monocouche, car il est moins exposé au risque de brûlure lors d'un arc électrique. L'amélioration du confort constitue bien entendu un avantage.
Le fabricant doit toutefois bel et bien indiquer les résultats des tests (Box ou Open Arc) menés sur les monocouches et doubles couches.
Conseil 5 : Ne négligez pas les détails
Les exigences de chaque vêtement de protection contre les arcs électriques sont également clairement repris dans la norme. Le fabricant fera le nécessaire pour rendre le vêtement arc flash proof.
Si vous décidez d'ajouter vous-même quelques accessoires, gardez bien à l'esprit ce qui suit :
Aucun élément métallique ne peut être visible à l'extérieur. N'ajoutez pas d'élément métallique à votre vêtement (p.ex. la boucle de votre ceinture).
Vous envisagez de faire floquer votre t-shirt, votre veste ou votre manteau ? Demandez dans ce cas au service d'impression s'il peut fournir des logos retardateurs de flamme.
Tous les fils de couture doivent être intrinsèquement retardateurs de flamme et ne peuvent fondre, hormis pour les surpiqûres non essentielles. Si vous envisagez de réparer vous-même votre vêtement, tenez compte de ce qui précède.